Nuit noire éclairée par quelques étoiles et surtout, les lumières de la ville. Malgré l'heure tardive, quelques passants errent encore dans les rues. Il est à peine minuit passée et je suis encore dehors. J'ai laissée Alice chez mes grands-parents et je suis partie travailler. Dehors, debout contre le mur froid, j'attends. J'attends la mort. J'attends cet homme qui a fait l'erreur de commettre des erreurs dans une erreur de relation. Il a ses habitudes dans ce bar, j'attends qu'il sorte.

Un homme d'un mètre quatre-vingt environ sort. D'un bond discret, je me redresse, aux aguets. Je commence à le suivre discrètement, presque sur la pointe des pieds, tenant fermement mon arme sous ma veste en cuir noire. Je le suis dans une ruelle, au premier moment d'inattention, je lui saute dessus, posant mon avant-bras sur sa gorge, prête à appuyer s'il essaye de se libérer. Je lui explique la situation et insiste sur ces trois mots :[i] tu vas mourir[/]. Peu après, la balle part. Un sentiment de bien-être m'envahit tandis que le corps tombe sur le trottoir. Je soupire longuement, inspire profondément, expire. Puis j'appelle un de mes hommes pour qu'il vienne faire le ménage. Je ne m'attarde pas davantage et quitte la scène du crime, la tête haute, l'air de rien. Je suis innocente.

J'erre ensuite dans les rues, je me retrouve dans un parc. A cette heure là, les parcs, ça devient inquiétant. D'un pas peu assuré, je continue d'avancer malgré tout. Je réalise que je me trouve à Tiergarten quand je vois les balançoires où j'emmène ma petite Alice. Machinalement, je continue de marcher vers elles, et me hisse sur une balançoire, commençant à me balancer doucement. Soudain, un rire me tire de mes rêveries. Je tourne la tête et voit un homme, sûrement pas plus vieux que moi, faire de la balançoire lui aussi.

Bonsoir, dis-je avec un sourire.