aujourd'hui c'est vendredi et les vendredis, il faut faire quelque chose sinon on a l'impression que la vie passe trop vite et qu'on a pas profité du week-end. je viens de rentrer et j'ai déjà envie de sortir. j'ai envie de retrouver berlin et ses rues décorées, colorées. je monte l'escalier à toute vitesse et je vais à ma chambre remplit de pastel et de tristesse. j'aime pas y rester trop longtemps parce que c'est là que je pense trop et que j'sens que je vais mourir ici sans jamais revoir ma maman. je dépose mon sac bleu ciel sur le lit fait ce matin lorsque je me suis levée pour aller en cours (je crois que lola se moque de moi quand elle sait que je fais mon lit, mais je suis jamais sûre, je comprend pas très bien ce qu'elle dit). de l'autre côté du mur, j'entend des sons provenir de sa chambre.
j'ai envie de traîner avec elle.
elle est cool et tout le monde l'aime, lola.
(même ceux qui la détestent.)
je ferme la porte en sortant de ma chambre et je vais cogner à la sienne.

- lola, là ?

j'ai oublié deux mots, je crois.
je suis conne.

je suis nue et sur la lune. je suis sur mes genoux. je peux voir la terre pas loin. une boule bleue qui illumine le noir. elle est bizarre la tête de l'espace. elle est toute petite. c'est un point dans le ciel, une masse circulaire qui flotte dans le néant. ça fait un peu peur de se dire qu'en fait notre vie c'est trois fois rien. qu'au-dessus de nos têtes il y a mille millions de trucs plus grands que nous, peut-être des gens plus intelligents que nous. tout ça me donne des frissons. j'ai la chair-de-boule, mon poil de bras s'hérisse dans les airs. je ferme les yeux et essaie de penser à autre chose. j'pense à mes potes. j'pense à moi qui va faire la fête comme chaque vendredi soir. j'pense au mec que je vais me taper. je veux un grand brun. un peu hispanique. avec de belles fesses durent et des bras tellement forts qu'ils pourraient me briser en mille morceaux. j'pense à lui qui m'embrasse tout le corps. ça m'excite. j'pense à ses pectoraux dignent des statues grecs. j'pense à lui qui m'touche partout, qui goûte mon corps. j'pense à son...
DRIIIIING. DRIIIIING.
fuck. 

j'me lève. j'm'assis sur mon lit. il est tard. vraiment tard. j'aurais dû être en classe toute la journée. j'comprends pas trop ce qui s'est passé. j'essaie de me souvenir de la soirée d'hier. ah ouais. j'me souviens de moi qui s'est étouffé parce que j'ai trop pris d'bière. et de mon amie qui a vomi sur le mec qu'elle voulait baiser. j'me souviens de moi qui, soûle, commence à discuter du futur de l'humanité et comment ça allait être le sujet de ma prochaine oeuvre. oeuvre. pfff. j'm'étire et va direct m'asseoir dans ma chaise d'ordi. j'prends pas le temps de mettre des vêtements propres. j'reste en sous-vêtement. j'ouvre mon itunes et met ma playlist lendemain de veille. j'ouvre mon blog. des messages. des mecs veulent des photos. j'en prends. avec des poses sexy. j'montre rien de plus. pas d'argent, pas de seins. tout à coup j'entends cogner à ma porte. et une petite voix. la petite voix de noushka. elle finit même pas sa phrase. j'reste assise.

- entre. tu veux quelque chose ?

j'sais même pas si elle a comprise. 
j'la regarde même pas.

je comprend juste le premier mot alors je pousse la porte et j'entre. sa chambre est décorée comme jamais, comparé à la mienne qui a les murs encore vierges de posters et de photos. j'ose pas en accrocher même si mes parents d'accueil ont dit de pas me gêner. pourtant, j'ai peur d'y accrocher des souvenirs parce que c'est pas mon chez-moi ici et que dans un an je devrais tout décrocher. je m'avance doucement et je regarde longtemps le lit défait. on dirait qu'un ouragan est passé dans sa chambre. mais en fait lola c'est un ouragan à elle seule alors ça explique bien des choses. j'ose pas m'asseoir, me poser quelques minutes. elle est intimidante, mine de rien.
je me ronge un ongle.
j'ai un peu peur.

- tu... tu fais un chose ce nuit ?

ce doit être embêtant de m'entendre déformer les phrases, les mots, la langue allemande. je dois être embêtante, à ne rien réussir, à ne pas être comme elle. à m'incruster dans sa vie comme un enfant de plus dans la maison.
j'suis désolée lola
je veux pas que tu me déteste.
sois gentille je t'en pris.

noushka on dirait une petite fille. elle parle comme un bébé et agit comme une enfant naïve qui découvre tout pour la première fois. peut-être que c'est le cas d'ailleurs. peut-être qu'elle a passé toute sa vie enfermée dans une chambre rose bonbon avec des barbies et que ses parents l'ont laissé sortir pour ses dix-huit ans. et puisqu'elle était trop idiote, ils l'ont envoyé en allemagne dans une famille qui allait se faire une joie de l'accueillir. une joie. laissez-moi rire. elle vole toute l'attention. la nouvelle petite fille de la famille c'est elle. moi je n'existe plus. je demande de l'argent pour un repas et j'ai un maigre dix dollars. elle, elle en demande et en a trente parce que son accent est cute et qu'elle fait des beaux yeux. mais y'a rien de cute chez elle !  elle est toute frêle et on dirait même pas une vraie asiatique.
noushka, c'est une fausse asiatique venue prendre ma place.

je me retourne et la regarde. je croise les jambes et lui fait signe de s'asseoir sur mon lit. je laisse aller la musique. c'est du gros métal. c'est agressant. ça donne une ambiance étrange à la scène. une ambiance pesante. violente. ténébreuse.

- ce nuit ? tu pourrais pas apprendre à conjuguer correctement l'un de ces jours ? j'commence à être énerver d'parler avec un bébé... puis, j'fais la fête avec des copains.

je sais que quand je parle trop ça la mêle. je sais que sa tête doit tourner. qu'elle doit analyser chaque phrase. chaque mot. chaque syllabe. tout à coup, j'entends mon cellulaire qui vibre. je l'attrape. c'est un message de mes amis. ils m'annoncent qu'à cause de la soirée d'hier soir ils ne veulent plus faire la fête.

- bande de tarés.... bon bah, j'vais faire la fête toute seule maintenant.

je retourne à mon écran d'ordi. 

lola c'est la nuit et moi je suis le jour. elle c'est noir et moi c'est blanc. elle est trash et moi je suis trop calme. j'suis un bébé et elle c'est une fausse adulte pas responsable du tout qui fait la fête tous les soirs et qui embrasse tout pleins de garçons. moi, j'ai jamais embrassé personne, alors je me demande ce que ça fait. est-ce que chaque personne goûte quelque chose ? genre la gomme ou la barbe à papa, ou bien les épices ou la cigarette ? est-ce que ça a un goût d'amour ? dans ma petite tête y'a milles questions et ça me distrait. je cligne des yeux un milliard de fois en essayant de comprendre ce que lola me dit. apprendre, jour, bébé, fête, copains. je crois qu'elle se moque de moi. je crois que je l'énerve et qu'elle me le fait savoir. mon sourire se fane vers le bas et mon petit corps se pose sur le lit en bataille.

- pardon...

au moins, ça je sais le dire correctement. et dieu sait que je l'utilise souvent, ce mot. il se place bien partout, même en plein milieu des phrases. un 'pardon' suivit d'un petit rire timide et paraît que ça fait fondre les gens. moi je sais pas, moi j'y fais pas attention. je comprend pas pourquoi j'les ferais fondre, d'ailleurs. ils sont pas de la crème glacée et j'suis pas un soleil. je la regarde qui regarde son ordinateur et je me demande sur quels genre de sites elle va.

- je pouvoir faire la tête avec toi... if you want.

mélanger les langues quand on trouve pas les mots.
ma spécialité.

je survole les messages sur mon blog. j'en ai une tonne que je n'ai pas lue, une tonne qui ne se fera jamais lire, une tonne qui n'aura jamais de réponses. y'a plein de photos de mecs ou de leur queue bandé. chaque fois ça me fait sourire, ça me fait rigoler. je me demande ce qui peut bien être leur motivation. pourquoi m'envoyer ça à moi ? parce qu'ils pensent que leurs bites m'excitent ? pas du tout. il n'y a rien de beau là-dedans. c'est juste un truc qui dépasse avec des veines qui se gorgent de sang au moindre bout de peau dénudé, rendant les hommes imbéciles car il n'y a plus aucun sang dans leur tête.

la fausse asiatique s'excuse, comme toujours. elle passe son temps à s'excuser, à dire pardon, comme si c'était le seul mot qu'elle connaissait de la langue allemande. elle dit toujours « pardon » avec son ton de jeune fille prude, sage, angélique. j'aimerais bien lui envoyer cette image. qu'elle retourne chez elle avec la rage en elle, la folie. qu'elle retourne chez elle avec des expériences.
mais j'suis trop lâche pour l'aider, sauf quand une occasion se présente.
et là, une se présentait.
je roule ma chaise d'ordi jusqu'à elle et dépose mes mains sur mes jambes croisées.

- si tu veux faire la fête, tu peux pas avec ces vêtements-là.

j'lui souris.

- enlève tout.

si je jette un oeil pour observer l'écran de lola, j'arrive à voir des choses que j'aurais préféré ne pas voir. ça n'a même pas l'air de la gêner de regarder ça pendant que je suis là à voir tout ce qu'elle fait. je détourne la tête pour ne plus voir ça et je peux entendre les roulettes de la chaise de ma soeur d'accueil rouler vers moi. je lève le regard pour me rendre compte qu'elle est en face de moi. je sens ses mains se déposer contre mes cuisses et j'analyse bien ce qu'elle vient de me dire. ok. ok j'crois avoir bien comprit. je les sourcils et je me regarde. c'est pas joli, mes vêtements ?

- ils a quoi mes vêtements ?

et puis elle dit de tout enlever. là ? maintenant ? en face d'elle ?

- devant toi ?

je deviens rouge de timidité.
déjà à l'école quand on avait sport j'allais me changer dans une cabine des toilettes parce que j'étais trop timide pour me changer devant les autres. et mes sous-vêtements sont couverts de bonhommes trop mignons et de cornets à la glace.

- ils a quoi mes vêtements ?, dis-je en imitant son accent. ils sont laids tes vêtements, voilà pourquoi.

noushka me fascine. des fois, mon frère plein de paillettes ou ma soeur plus bitch que paris me disent que je suis trop dur envers elle. moi, j'pense que non. je suis là pour lui montrer c'est quoi le monde d'une jeune fille de dix-huit ans. j'en ai marre de la voir vivre dans son putain d'monde remplis d'confettis et de my little poney. il faut qu'elle grandisse un peu, qu'elle devienne une femme. qu'elle découvre son corps un petit peu. qu'elle découvre les plaisirs de la vie. c'est certain qu'elle n'est pas très jolie, mais y'a quelque chose à faire avec tout ça, c'est certain. un peu de mascara par-là, un peu de fond de teint par-ci puis elle va avoir de l'air d'une parfaite petite asiatique. puis les mecs raffolent des asiatiques, la yellow-fever quoi. d'ailleurs, j'comprends pas vraiment ça, y'a rien sur les asiats... m'enfin.

- oui, devant moi.

je recule un peu ma chaise pour lui laisser un peu d'espace et j'la fixe les jambes croisées. j'peux la voir rougir, totalement gênée, qui évite mon regard.
moi, ça m'fait sourire.

je baisse les yeux, honteuse. je n'aime pas quand lola se moque de mon accent. je n'aime pas ça du tout. et pourtant, elle continue. elle le fait toujours quand je l'énerve ou quand je pose une question idiote. en plus elle dit que mes vêtements sont laids. moi je les trouve pas laids, pourtant... je passe une main dans mes cheveux ondulés et je sens mes joues si rouges de honte. pourquoi je devrais me changer devant elle ? pourquoi ? elle a du plaisir à me voir aussi embarrassée ? ça va la faire rire, de me voir toute timide dans mes sous-vêtements enfantins ? elle va se moquer de moi encore ? c'est ça, j'le sens. pourtant, y'a ce regard autoritaire posé sur moi, y'a elle qui me regarde, là, assise bien confortablement sur sa chaise d'ordi, comme un homme attendant un joli strip-tease. elle est carnivore. je détourne le regard.

- ok...

je retire mon jean taille haute et je le laisse tomber au sol. je fais de même avec mon chandail pastel aux écrits japonais. je suis couleur cercle intérieur du drapeau nippon et je reste plantée là dans mes sous-vêtements verts pastels à cupcakes et j'attend.

- lola... s'il-te-plait.

je sais plus quoi dire d'autre, je suis tellement gênée. en plus je sais qu'elle trouve que je suis pas jolie avec ce corps sans formes, avec ce corps enfantin.

elle ne me regarde pas la jeune noushka. elle essaie de se cacher, disparaîtrait sous le matelas si elle le pouvait. si nous étions dans harry potter, elle enfilerait la cape d'invisibilité et partirait loin d'ici, loin de moi. j'comprends pas pourquoi elle se tient encore avec moi. pourquoi elle me suit partout, pourquoi elle veut être mon amie. et j'comprends pas comment elle fait pour rester molle, pourquoi elle ne se fâche pas, pourquoi elle m'a pas déjà assommée avec une pierre. peut-être parce qu'elle sait qu'au final je fais tout ça pour son bien.
elle enlève tout. enfin, presque tout. j'hésite à lui demander d'enlever ses sous-vêtements. mais ce serait trop sadique. j'me demande où elle a bien pu les acheter. on dirait des sous-vêtements de petite fille. c'est vert. et y'a des cupcakes dessus. aucun mec aimerait ça, sauf peut-être un pédo. la figure de noushka est devenue plus rouge qu'une tomate. je me lève, déposent mes deux mains sur ses épaules et lui donne un baiser sur le front.

- tssss, ne t'inquiète pas, tu est toute jolie.

faux. elle a de l'air d'une branche avec des yeux. mais quelques mensonges par moments ça peut faire du bien à l'égo.
je recule et ouvre ma garde-robe. je fais signe à noushka de venir voir.

- prend c'que tu veux, du temps que ce ne soit pas un col roulé rose bubblegum. si tu veux sortir, tu dois te sentir sexy.

ça va être difficile de rendre une branche sexy.

son regard me scrute et moi je voudrais m'enfoncer six pieds sous terre. vas-y lola, dis-le, que j'suis moche, que j'ressemble à une branche, que j'ai aucune forme, que j'ressemble à un enfant et que personne voudrait jamais de moi. dis-le lola, que j'aurais jamais de petit copain, que mes sous-vêtements gamins feront marrer les garçons quand ils me verront, que mon nez en trompettes, mes petites dents et mes constellations de taches de rousseur ne charmeront jamais personne. dis-le...
dis-le ?
non ?
y'a ses mains sur mes épaules,
et ses mots qui s'envolent entre elle et moi.

- c'est vrai ?

y'a la voix intérieure qui me crie d'arrêter, de pas la croire. qui me dit que j'suis bien trop naïve, mais l'entendre dire ça me fait tellement de bien que j'y crois pendant un instant. elle ouvre sa garde-robe et me dit de prendre ce que je veux. être sexy. ok. ça me stresse.
je me déplace vers les millions de cintres et je regarde tout d'un air très attentif. tout est court et si peu couvrant que ça me coupe la respiration. jamais j'arriverais à porter quelque chose comme ça. je grimace et je fouille encore. je cherche un trésor.
une robe dorée à paillettes.
on dirait des écailles.
une sirène.

- ça ?

je la sors et je la montre à lola.

elle va sûrement sortir la pire robe de toute ma collection. celle que j'ai mise une fois pour un bal costumé. celle qui moisit dans le fond de la garde-robe, attendant impatiemment le jour où elle se fera jeter dans les poubelles est ira faire un tour au dépotoir le plus proche. là-bas au moins elle sera au soleil, là-bas elle tiendra un robe : la robe des déchets.
je regarde le petit corps de noushka qui fouille à travers ma caverne d'ali-baba. elle a de l'air perdu à travers des millions de vêtements qu'elle trouve sûrement trop court, trop serré, trop sexy. je peux la voir qui grimace, qui stresse, qui a sûrement peur que je la juge sur ce qu'elle va choisir. son choix s'arrête finalement sur une robe moisie dans le fond de la garde-robe.
je grince des dents.
on dirait une boule disco en or.
on n'est pas dans les années soixante-dix.

- ark, non.

j'lui arrache la robe des mains et la replace où elle doit être. puis, je commence à fouiller dans mes affaires jusqu'à ce que je trouve quelque chose qui me convienne. apparemment, il faut aussi que j'lui apprenne à avoir du bon goût.
j'trouve une robe courte noire, très simple, sans bretelle. je la place de force entre ses petites mains moites.

- vas-y, essaie.

j'soupçonne qu'elle va être trop courte pour elle.
j'm'en balance.

ark ?
pourquoi ark ? je comprend pas. moi je la trouve jolie comme robe avec toutes ces paillettes. elle brille un peu comme les étoiles et j'avoue que ça m'offense un peu que lola juge autant mes goûts vestimentaires. moi je l'aimme, cette robe. pourtant, elle me l'arrache des mains et elle la remet là où je l'ai trouvée. à la place, elle me sort une robe noire toute simple, sans bretelles, très courte. je pâlis à sa vue.
jamais je pourrais porter un truc comme ça.
je crois pas que ça m'irait bien, de toute façon.
et je commence même à sentir mon coeur battre trop rapidement.
et si elle me faisait porter des talons hauts ?
elle va sûrement le faire.
merde, merde, merde.
elle me dit d'essayer.
j'obéis.

- comment j'être ?

je fais la grimace.
jamais j'ai porté un truc aussi court et j'ai l'impression que rien me couvre. je suis toute gênée et puis j'ai froid. j'ai l'impression d'être au pôle nord dans la chambre de lola. peut-être que c'est son âme aussi, qui est froide comme ça. j'en sais rien, mais je me frotte doucement les bras avec mes petites mains.

- talons hauts ?

je la questionne.
faites qu'elle dise non.
(même si elle dira oui).

- par-fait. tu es parfaite, ça te va à merveille.

en fait non. elle a de l'air d'une sardine prisonnière de sa petite boîte. la robe lui sert la peau à tous les endroits, sauf au niveau de la poitrine, où ça flotte. pourtant, ma poitrine n'est pas tant voluptueuse. mais elle l'est plus que la petite asiatique on dirait. il va falloir trouver du rembourrage. et qu'elle enlève cet affreux soutien-gorge car on peut voir les bretelles et c'est dégoûtant. qui porte des soutiens-gorge de nos jours de toute façon ? surtout quand on n'a pas de seins, pourquoi les cacher sous un bout de tissu ?
je fais signe que « non » à la remarque de noushka. les talons hauts, ce n'est pas pour tout de suite. elle est trop pressée la coquine. je m'approche d'elle et me place derrière elle. puis, je glisse ma main sous la robe et va détacher son soutien-gorge. je lui fais signe de l'enlever, sans dire un mot de plus. je m'en vais ensuite chercher un soutien-gorge sans bretelle dans mes affaires et je place du papier-mouchoir à l'intérieur, puis, je lui tends. 

- allez, mets-le. après, le maquillage, car il faut te rendre digne des magazines de mode !

j'attends qu'elle enfile le soutien-gorge et je lui fais signe de venir s'asseoir sur ma chaise de bureau.
pendant ce temps, de la musique continue à jouer sur mon ordinateur.