glitters and cigarettes.

**MESSAGES :** 34

GRETCHEN
VINGT ANS
METIER/OCCUPATION

fais pas ta pute jäger, monte !
tu les regardes avec dégoût.
hautaine, méprisante et froide.
elles ne sont rien sans toi ces gamines.
trois poupées cassées à la rue.
mais tu vaux pas mieux tu sais.
elle te regarde, elle t'attend.
il n'y a qu'elle qui t'importe, qu'elle qui t'intéresse.
non.
refoule tes pensées. enfouis-les.
sors ton gros cul de là. je conduis.
ta voix est assassine.
tu les hais.
c'est ça l'amitié?
elles ne sont rien sans toi ces gamines.
trois poupées cassées à la rue.
trois vraiment?
et toi alors?

tu comptes éviter le sujet longtemps?
tu la regardes comme si elle était demeurée.
gee, on baise et après tu me traites comme les deux autres pétasses. tu joues la parfaite hétéro et pourtant on finit toujours par se retrouver ici. alors quoi?
tu regardes ses yeux sans pour autant les voir.
elle est invisible et pourtant, sa présence te fait l'effet d'un poids énorme dans la poitrine.
t'étouffes.
t'es incapable de te montrer faible.
pas même devant elle.
gee? je te parle bordel !
tu sens ton visage se renfrogner.
tu chasses tes souvenirs d'un froncement de sourcils.
gee je veux que...
j'me tire, bye.
tu n'entends pas ce qu'elle te crache à la figure.
tu claques la porte avant.

il fait froid.
t'as froid.
t'es froide.
cette soirée était définitivement une mauvaise idée.
tu le savais, mais tu n'as rien dit.
ça leur servira de leçon.
ta cigarette arrive à sa fin.
tu fais fuir un garçon par une œillade assassine.
la routine.
et pourtant tu la vois et tu t'adoucis.
tu soupires.
tu ne pourras jamais lui dire.
même si tu le voulais.
tu veux être la forte, mais t'es juste une faible.
ils ont tous raison.
t'es qu'une faible.

il fait nuit.
c'est calme et doux.
l'herbe est fraîche.
tu réfléchis.
à toi, à tout.
elle est bien loin la gamine en surpoids.
elle est bien loin la victime.
tu t'étais juré de ne plus jamais être en bas de l'échelle.
t'as réussis,
mais à quel prix?

le soleil caresse ta peau.
tu ouvres doucement les yeux.
tu sens le contact de sa peau contre la tienne.
elle dort encore.
elle est belle, elle est si belle.
tu l'effleure du bout des doigts.
tu pourrais la regarder une vie entière.
ça te bouffe les entrailles.
ça fait mal.
mais c'est le seul moyen que t'as trouvé pour respirer.
elle est ton oxygène.
ta drogue.
mais putain gee.
putain.
personne ne doit savoir.
personne.