ALL NIGHT LONG

**MESSAGES :** 61

ALEC POPESCU
21 ANS
étudiant en informatique

BEFORE
c'est otto qui accueille ce soir. son appart donne sur la spree.
il est 23h quand j'arrive. j'entre et je lance un coup d'oeil circulaire comme d'hab. on me rend un sourire ou un air entendu. je dis rien. je caresse vite fait le chat. puis je passe voir otto qui fait son biz derrière ses platines. on se connait bien, je sais exactement où il en est dans son set. je fouille dans ses bacs et je sors la galette qu'il passera juste après.
je m'assois sur le canap avec les autres. je sors la petite bouteille de jager que j'ai glissée dans ma poche avant de venir.
- salut. je peux en avoir? un peu?
je me retourne. une brune à frange que je connais pas me regarde d'un air intéressé. je lui fais un vague signe de tête. ouais c'est ça, ta gueule.
- tu parles pas?
- non.
je me sers un verre. j'allume une cigarette. la fumée efface son visage.

COMMUNION
on se tape des kms à pied avant d'arriver au der visionaere. la brune est persistante. apparemment elle est pas d'ici, mais j'ai pas non plus écouté d'où elle venait. elle marche avec otto et moi, devant les autres. la spree coule lentement à côté de nous.
on entre d'abord tous les trois, otto, la brune, et moi. à un moment je me tourne vers elle pour lui demander son prénom.
- anita, je te l'ai dit tout à l'heure.
- ah oui?
je sors distraitement un petit pochon de ma poche, et un taz du petit pochon, que je pose dans sa main. tiens, ça va t'occuper ma grande.
- a+.
pas question de se la taper pendant qu'elle est en montée. je la laisse au bar. otto est un peu plus loin avec les potes, je les rejoins rapidement. on sort fumer une clope avant l'arrivée de barac aux platines.
la messe, bientôt, sera dite.

AFTER
dans le taxi, je regarde les lampadaires passer. le radio passe de la merde. anita a posé sa tête sur mon épaule et je me dis qu'avec les boulevards qui défilent ça pourrait faire une jolie séquence, mais la musique est trop pourrie. comme toujours dans les taxis.
elle me demande à quoi je pense, et je réponds, "rien". elle insiste. je lui dis que j'ai envie de pisser, ce qui est vrai. elle se relève, vexée que je me foute de sa gueule. elle se plaint que je dise rien. pourtant je l'avais prévenue.
je parle pas
beaucoup
mais en vrai je pense à lilas que j'ai revue ce soir après six mois de silences mutuels. à sa façon de danser, de rire avec son nouveau mec. je pense à tous ces verres que j'ai bus parce que je l'aime, genre mieux et plus que tout le monde, et que même avec ça, je suis pas à la hauteur, alors que je suis déjà au plus haut de moi-même. je pense à son ventre, ses cicatrices et ses fesses et son odeur et sa voix, ses faiblesses et puis tout le reste, plus et mieux que tout le monde, et à tout cet alcool avalé parce que ça vaut vraiment rien, et que ça fait vraiment chier.
mais on est arrivés et anita me regarde, et elle dit, qu’est-ce que je fais, je descends? je la regarde et j'ai envie de vomir en pensant que je vais la baiser.
je paie le taxi et je m’arrête pour pisser dans une ruelle, lassé.

SAME SHIT,
DIFFERENT DAY.

PLAYLIST
mr fries - don't believe the hype
dungeon meat - the fuck off track
farben - as long as there's love
pjotr - pine
melodie - justa
suciu - dusîntors