BERLIN CALLING
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 ma nébuleuse

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Alva Serrano
Alva Serrano
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MessageSujet: ma nébuleuse   ma nébuleuse EmptyJeu 18 Juin - 5:16

Ma nébuleuse

Il fait nuit, il fait froid. Non frais plutôt, c'est le mot. Il y a foule, dans la baraque. La musique bat son plein, ils dansent tous, parfois bestialement. Certains rient sans raison, d'autres contemplent les étoiles sur le plafond, ou brunissent leurs esprits avec des substances nourrissant leur imaginaire, leur tête tanguant au rythme sauvage qui détartre leurs tympans. Puis danser, c'est un bien grand mot : certains, on dirait qu'ils copulent sur place, ça en donnerait froid dans le dos à une nonne. "Allez viens, faut que tu t'amuses un peu ! Puis tu verras ma nouvelle maison est trop classe." Qu'elle avait dit. Alors là-voilà qui débarquait. Ce soir, elle avait rouvert son eye-liner tout desséché, auquel elle n'avait pas touché depuis des mois. Elle avait renfilé cette robe dans laquelle elle adorait ses déhancher il fut un temps. Alva en sortant de chez elle, elle titubait un peu sur ses talons comme un bébé faisant ses premiers pas. C'est que ça faisait un bail ces conneries. En compagnie d'Hanna, elle est arrivée. Et oh surprise, c'était tout comme ce qu'elle avait imaginé. Dépravation partout. C'était comme si elle retournait quelques années en arrière. Hanna ? Disparue de la circulation aussi vite que la porte leur fut passée. Sûrement que la bouche de ce garçon à découvrir était plus intéressante que la compagnie terne d'Alva. Et puis qu'est-ce qu'elle foutait là, même ? elle aurait mieux fait d'aller faire des heures sup', c'est pas ces gens qui paient son foutu loyer. Alva elle est agacée, elle se sentait bête là au milieu de ces gens aux visages familiers, replongée dans cet univers qu'elle a l'impression de connaître comme ses dix doigts et pourtant, elle a la sensation d'être sur une autre planète. Alors elle se sert un verre; peut-être qu'avec elle chopera enfin son billet pour les rejoindre dans leur délire. On lui propose un joint, elle accepte. Ça fait des mois qu'elle y a pas touché, mais quand elle aspire la première taffe elle peut pas se retenir de fermer les yeux avec un sourire niais. C'est que c'est bon. Mais vite, sa tête tourne. Elle étouffe au milieu d'eux. Elle a besoin d'air. Alors elle se faufile à l'extérieur de la baraque qu'elle pourra jamais se payer, la porte vitrée coulissante est déjà poussée à moitié. Elle fume encore, elle boit. Elle se sent mieux, elle est arrivée à destination. Dehors, c'est plus posé. Les gens discutent, se roulent des pelles. Elle s'en fout. Non elle, elle se pose contre le mur, elle fume boit et observe. Les gens, les pots de fleurs les étoiles. Puis  elle fait ça, jusqu'à ce qu'elle le remarque, parmi ces grands mecs qui rient fort. C'est lui, elle le reconnaîtrait entre mille, même de dos. Elle en est certaine. La brésilienne d'origine seulement entend une voix qu'elle connaît, qui résonne dans sa tête comme dans un mirage. "Dis, ce s'rait pas la mère de ton gosse là ?" Le gars basané est pas loin, il lui fait face, leurs regards se croisent tandis qu'il la montre du menton comme si c'était une vulgaire proie à ajouter à son gibier. Alva ricane, puis elle descend son verre d'une traite. Elle ne dit rien.


Dernière édition par Alva Serrano le Ven 19 Juin - 16:59, édité 3 fois
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Raj Karamé
Raj Karamé
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MessageSujet: Re: ma nébuleuse   ma nébuleuse EmptyJeu 18 Juin - 17:00

nébuleuse.
daft punk - veridis quo
la nuit est calme, sombre, paisible et même la musique crade de la soirée ne donne pas l’impression de pouvoir altérer ça. tu te tiens face à la piscine où se reflète la nuit hautement placée dans le ciel comme une peinture sur toile qui dégouline de sa luxure sur le tout Berlin. Votre troupe de potes rangée en cercle comme une table de diplomates sans les étiquettes qui vont avec. Ta casquette RL dodeline sur des sons trop brutes que tu n’aimes même pas, la main fermement agrippée à une bouteille de bière pendant que Klaus imite la nana qu’il a niqué la nuit dernière en mimant des coups de reins. Tu ne trouves pas ça fondamentalement drôle mais tu suis le mouvement et ris à voix haute comme tout le monde sans trop savoir pourquoi. Y’a Tyron aussi qui danse un gros joint dans la bouche. Tyron Bach c’est ton homie, ton gars sûr, vous êtes tellement différents qu’on se demande pourquoi vous vivez une telle bromance (ndlr: ma belle vic ce mot c’est toi mdr) tous les deux. Il a grandi du côté de Berlin qui n’a jamais connu l’odeur de la sauce niébé des voisins du 5ème qui embaume la cage d’escalier le matin, celle qui brunch au Literaturhaus le dimanche matin et qui trouve la cocaïne bien trop mainstream aujourd’hui. Tyron est à l’ESMT où il étudie la finance, il parle très bien, il articule chaque syllabe et ne mâche pas ses mots, il s’habille plus en costard qu’en casual, il est désigné à un avenir florissant, il sera un bon père et un bon mari. Vous vous êtes rencontrés quand vous étiez en maternelle, c’est con et tellement cliché, mais ta mère venait faire quelques ménages par-ci par-là sur Berlin pour arrondir les fins de mois et de temps à autres elle te ramenait dans les maisons dont-elle devait s’occuper comme pour te dire, "Tu vois fils, ce genre de maison, c’est ce que tu n’auras jamais". Les Bach possédaient une de ces maisons. Tyron c’est ton Tyron, il t’appartient malgré l’abime qu’il existe entre vous. Il est le ying, toi le yang; vous vous retrouvez dans vos disparités.
Ta main vient embrasser sa nuque et tu lui fais un clin d’oeil. Ton portable vibre dans la poche de ton fute. ça te dit qu’on passe la fin de soirée ensemble? tu lèves ton regard qui retombe sur Luna, installée sur un sofa avec sa bande de tasspoupées qui pour l’occasion ont sorti leur plus belles tenues trouvées en destockages. Elle te mange avec les yeux, la paille de son verre entre les lèvres à la limite de l’indécence. C’est con mais ça t’excite à mort. Tu esquisses un sourire et t’apprêtes à répondre quand Yaff te met un coup de coude. Dis, ce s'rait pas La mère de ton gosse là ? Ton coeur se sert fort, cette sensation désagréable qu’on a tous lorsqu’on croise quelqu’un et qu’on ne sait pas si ça doit nous faire plaisir ou non. Alva est là, perchée sur des talons indécemment hauts qui lui donne cet air de godiche "qui n’a pas l’habitude", comprimée dans sa robe a deux sous bouloché par le temps. Même avec son apparence de doll en papier mâché, elle restait une créature, un être de chair et d’élégance sur lequel même des accoutrements sadomasochistes auraient simplement eux l’air d’une délicieuse tenue de majorette. Mais ça ne te plait pas. Un peu macho, un peu vieux jeu, ça ne te plait pas qu’elle ne soit pas avec Elie. Surtout depuis que tu sais qu’elle sort avec l’autre enfoiré de chez 738’s; un mec sans réputation valable, un sale pointeur avec un talent sans queue ni tête comme une victime Lucas Magnotta. Un frisson. Vos regards se croisent. Ses iris clairs rient comme les yeux de l’aube. Sans prendre la peine de répondre, tu avances vers elle d’un pas nonchalant, les lèvres pincées ton regard se baladant de gauche à droite comme pour se donner une certaine prestance. Tu constates d’ailleurs que Luna te fusille du regard, pauvre poussin.
Tu te tiens devant elle en feignant l’indifférence, "tu fais le mec", elle, ses yeux sont toujours rieurs et transforment ses pommettes en deux fraises juteuses dans lesquelles t’aurais aimé croquer une dernière fois quand même. Le petit est avec qui? Le ton froid, cassant, tu ne sais pas à quoi tu joues, tu n’as pas à adopter ce genre de comportement. et pourtant..
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Alva Serrano
Alva Serrano
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MessageSujet: Re: ma nébuleuse   ma nébuleuse EmptyJeu 18 Juin - 19:43

Ma nébuleuse

Elle avait beau essayer de bouger la tête, de balancer ses hanches en levant son verre au ciel comme si elle voulait trinquer avec Dieu, y'avait toujours un truc qui clochait. De toute façon elle préférait les soirées posées, en petit comité. Des joints, du Hennessy ou de la vodka mélangé à du soda premier prix, des chichas et leurs parfums envoûtants et surtout de la vraie musique. Pas cette merde commerciale sur laquelle les invités semblaient s'éclater comme jamais. Quand Alva avait connu Anja, l'organisatrice du jour, elle était pas comme ça. C'était du temps où ils formaient encore tous une bande de potes soudée, qui passait leurs nuits dans le Tiergarten avec des amplis connectés à leurs smartphones. Raja aussi en faisait partie. Ça faisait des mois qu'ils ne s'étaient pas tous revus, chacun avait trouvé sa voie. Traîner dans Berlin toutes les nuits ça n'allait pas les mener vers la réussite Anja elle l'a vite compris. Anja elle a préféré quitter le quartier des qu'elle a pu, s'en aller de ce monde sans perspective et où seul le présent compte. Au décès de ses parents elle a touché le jackpot; leur assurance vie qu'elle dilapide plus vite encore que son parfum Chanel N°5. Elle avait changé. Ce qui comptait maintenant c'était ses vêtements, ses cheveux. Elle était belle aussi, avec ses cheveux blonds et ses yeux noirs comme une nuit d'hiver; elle le savait. Alors elle s'amusait à tous les courtiser, leur faire miroiter un fruit défendu auquel ils n'auraient jamais l'occasion de goûter. Elle etait prude avant, bafouillait dès qu'un gars lui demandait l'heure, rougissait au moindre sourire ravageur. Elle semblait aussi pas mal entichée de Tyron. Elle le voyait comme l'homme idéal et avalait toutes ses jolies paroles comme de l'eau fraîche en plein été. Peut-être qu'il était parvenu à ses fins avec elle. Peut-être pas et qu'ils allaient conclure ce soir, puisqu'il était là. Peut-être que c'était à cause de lui qu'elle était devenue comme ça. Tyron, il était cool lui aussi, de tous les potes de Raja c'était lui qu'Alva préférait.
Alors c'était pour voir comment la vie d'Anja tournait qu'Alva avait fait le déplacement. C'était l'une des seules à avoir pris de ses nouvelles à l'arrivée d'Elie. Et puis, elle voulait se remémorer qu'avant d'être mère, c'était aussi une femme. Jeune. Qui aimait la fête et s'amuser. Certes, depuis qu'elle sortait avec Oskar, ce gars du milieu comme elle aime les appeler, il la faisait sentir femme au lit. Il lui chuchotait des mots doux sans doute déjà prononcés des centaines de fois, il lui disait qu'elle était belle. Mais même si ça sonnait toujours étrange à ses oreilles, elle voulait y croire. Son maigre entourage lui disait que ça durerait pas, qu'il voulait juste qu'elle soit rien qu'à lui, puis qu'il se lasserait d'elle. Qu'il l'a balancerait comme un vulgaire brouillon froissé en boule sur lequel il aura gribouillé avec son stylo. Mais elle refusait d'y croire parce que eux, ces jaloux, ils ne le voyaient pas comme elle le voyait. Il était différent; entre quand il est en studio avec ses potes, qu'elle est assise sur ses genoux et qu'il malaxe son derrière en fumant pour se donner un genre devant son crew, et puis une fois qu'ils se retrouvent seuls, la porte de son appart close, dans son lit. Quand elle sa tête sur son torse, qu'elle respire au rythme des battements de son cœur. Il lui murmure des trucs intimes, bien loin de l'image de gros dur qu'il veut faire paraître. Puis, elle repense à leurs instants à trois avec son fils. Quand il les accompagne au parc, quand il joue au foot avec lui au square, puis qu'il le calme, sèche ses larmes et essuie avec douceur ses égratignures sanguinolentes sur ses genoux. Quand elle le regarde faire avec Elie, un sourire bête sur les lèvres, les yeux rêveurs, elle se voit encore plus faire un bout de chemin avec lui.
Elie. Il n'y avait pas une minute sans qu'elle ne pense à lui. Alva ne dansait plus. Elle pensait à lui, s'il allait bien, s'il dormait paisiblement. Elle avait le goût amer de la culpabilité qui lui remontait dans la bouche. Elle pensait à Elie, en regardant Raja. Il lui ressemblait tellement. Alors Alva dût malgré elle revenir à la réalité et cesser de penser à ses princes charmants comme une ado. Elle n'était pas la Belle aux Bois Dormant, Raja ne l'avait pas embrassée pour la sortir de sa torpeur, mais plutôt giflée avec son ton plein de reproches. Son sourire disparaît comme s'il n'avait jamais existé. Raja affiche cette mine froide, antipathique. Elle ne le connaît pas comme ça. Et puis qu'est-ce qu'il croyait ? Qu'elle abandonnerait son bien le plus précieux à n'importe qui ? Elle fronce des sourcils, ravale la boule d'appréhension qui se forme dans sa gorge et lève le menton l'air défiant. Alva croise ses bras pour se donner de la contenance. Ses manières de badboy lui font pas peur. "Dire au moins salut j'pense pas que ça te tuerait." Dit-elle après avoir fait la navette entre lui, et l'autre blonde peroxydée, sûrement un de ses vulgaires plans culs, l'une de ses remplaçantes. Elle qui doit rêver de lui arracher le yeux à cet instant. Alva elle soupire, lève les yeux au ciel. Elle repose finalement son regard sur lui. Il est toujours aussi beau, même avec son attitude qui lui sort par les yeux. C'est pas un compliment mais une évidente constatation. "Il est entre de bonnes mains, chez ma belle-mère." Elle marque une pause, les lèvres toujours entrouvertes cherchant ses mots. "Autre chose ?" Elle ajoute finalement. Elle arque un sourcil avec audace, elle le nargue. S'il veut jouer les thugs, elle peut faire pareil, même si ça va probablement pas lui plaire. Tant pis.
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Raj Karamé
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MessageSujet: Re: ma nébuleuse   ma nébuleuse EmptyLun 22 Juin - 1:00

La réponse d’Alva scinde l’atmosphère avec une précision glaçante. Elle raisonne avec vigueur dans ton crâne comme une mauvaise blague. Ma belle-mère. Des milliers de questions se bousculent et un dégueulit d’insultes manque de jaillir de ta bouche. Tu ne connaissais pas le caractère officiel de leur relation, tu l’avais plus pris comme une passade et avec très peu de sérieux. Alva aimait jouer, mais tu savais au fond de toi que depuis la venue d’Elie, tout avait changé; un enfant change une femme et même si on pourrait trouver cela complètement absurde, tu pensais un peu naïvement qu’aucun homme en dehors de toi ne s’occuperait de ton môme un jour. Tu n’arrives pas réellement à tolérer cette hypothèse outre le fait que ça te démange qu’elle se soit mise en couple. Et puis tu connaissais Alva, tu savais très bien qu’elle ne craquerait pas pour le premier coq de basse-cour venu et sans trop savoir pourquoi tu refusais qu’elle puisse se construire sentimentalement (comme un réel abruti) Tu ne sais pas ce qui te dérange le plus, le fait que ton gosse soit chez une inconnue ou alors que cette inconnue ne soit pas si inconnue et même plutôt proche d’Alva.
Ce qui avait changé ta vision de votre relation, c’est lorsque Tomas était venu te voir au stud' les bras chargés de 33 tours old skool et qu’il t’avait dit le plus naturellement du monde "T’es au courant qu’Alva est maquée? ... J’ai croisé Moss qui m’a dit qu’elle s’était posée avec un wak de chez 738’s" et ce même jour, pendant que t’enregistrais le morceau d’un nouveau mc du label, tu n’avais pensé qu’à ça. Les mots de ton pote se répétaient dans ta tête, t’avais l’impression qu’on t’avait volé quelque chose auquel tu tenais énormément, qu’on avait ouvert la boîte de Pandore. Tu t’étais tellement monté le crâne avec ça que ça avait fini par se ressentir sur le qualité de ton travail et t’avais renvoyé le garçon chez lui pour ne pas faire durer le carnage plus longtemps.

Elle te toise et ses grands cils battent comme les ailes d’un aigle. Tu te frottes les yeux avec les paumes. T’as une boule dans la gorge. Tu te reconnais pas bordel (ça vaut le coup de le répéter 35 fois) C’est une blague? Elle rit et affirme ce qu’elle a dit précédemment face à cette question rhétorique. Tu cales une cigarette entre tes lèvres et en recrachant la fumée tu secoues la tête et dis en essayant de paraître le plus serein possible. Alors c’est réellement sérieux entre toi et lui? Mais le "lui" s’étrangle au fond de ta gorge, t’as l’air d’un sérieux con et t’as juste envie de partir te perdre au milieu des masses corporelles à l’intérieur en faisant semblant de passer du bon temps, que la musique devienne une douce mélodie et tes jambes des cotons-tiges. T’as peur qu’elle remarque quelque chose, qu’elle sente qu’il y a quelque chose qui a changé dans ton comportement et votre relation à tes yeux. T’es mal à l’aise, tu espères simplement paraître "normal". Mais qu’est ce que la normalité, surtout quand tu sens les coups de coude et les messes basses de tes potes derrière.
Mais ça te fait mal, un mal de chien.


Dernière édition par Raj Karamé le Lun 22 Juin - 23:15, édité 1 fois
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Alva Serrano
Alva Serrano
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MessageSujet: Re: ma nébuleuse   ma nébuleuse EmptyLun 22 Juin - 23:13

Ma nébuleuse

Alva regarde autour d'elle, ares avoir balancé son mégot qui lui brûlait les doigts sur le sol. C'est qu'elle l'avait oublié celui-là. C'est une fois qu'elle l'a écrasé de son talon - qui d'ailleurs lui fait un mal de chien - et qu'elle relève la tête vers Raja, qu'elle remarque qu'un truc à changé. Il a un air neutre, comme s'il dissimulait quelque chose. Du moins essayait. La brune répondit alors à sa question avec un rire ironique, espérant que ça détende l'atmosphère. Mais rien, le libanais était toujours aussi fermé. Ses yeux vairons remplis d'incompréhension, son rire s'éteignit rapidement. Puis elle guetta les alentours, voyant le cercle d'amis de Raj les scruter au loin. Peut-être qu'ils écoutaient leur conversation.
"Mais c'est quelqu'un de bien, j'ai confiance en elle." Avait commenté Alva non plus avec un ton insolent mais qui se voulait plutôt rassurant. La mère de Hasret lui rendait de grands services habituellement mais ce soir là, elle n'était pas disponible. Parce que payer la nounou de l'agence, c'était clairement ce qui la ruinait. Elle payait la mère d'Hasret, mais c'était un autre tarif. Et elle savait qu'avec elle, son fils ne manquerait de rien. Du coup, la mère d'Oskar avait proposé de garder Elie en entendant Alva refuser l'invitation d'Anja au téléphone. Après avoir insisté pour que la jeune mère accepte, elle prit le sac d'Elie et l'emmena au salon, ordonnant à la brune d'aller se préparer.
Mais de se trouver là au final, abandonnée par son amie dans une fête où elle ne s'amusait même pas commençait à la faire culpabiliser. Elle n'aurait pas dû venir, Oskar avait raison. Il ne voulait pas qu'elle sorte sans lui.  D'ailleurs à propos de lui, elle n'avait pas eu de ses nouvelles depuis le début de la soirée.
Il devait être en studio avec ses potes, entrain de fumer, préparer des sons, faire la fête. Il devait être en compagnie de fans en chaleur qui étaient prêtes à tout pour lui plaire, c'était certain. Mais étrangement, Alva elle n'était pas jalouse. Elle en avait l'habitude. Il lui disait qu'il ne faisait rien, elle avait confiance en lui et fermait les yeux. Ça s'arrêtait là. En pleine réflexion, la brésilienne reporta finalement son regard sur le rappeur face à elle, complètement prise au dépourvu par sa question. Ses sourcils se froncèrent presque automatiquement, elle mit un petit temps à répondre pendant lequel elle restait la bouche entrouverte.
"Euh... Bah, ouais, c'est sérieux ouais. J'pense pas que je laisserais Elie à sa mère si c'était pas le cas. J'pense même pas qu'on se connaîtrait elle et moi." Alva haussa les épaules vaguement. Pourquoi lui demander ça comme ça, ici ? Elle ne pouvait pas s'empêcher de cogiter. Mais ça change rien pour Elie hein, si c'est ça qui t'inquiète. C'est toi son père, Oskar veut pas te prendre ta place ou quoi que ce soit même s'il l'aime beaucoup." Alva lui adressa un petit sourire fermé, qui ressemblait davantage à un rictus. Elle voulait simplement qu'il arrête de faire la gueule et qu'ils se remettent à rire comme avant. Bon rire ce serait exagéré mais au moins discuter sans ce malaise. Mais qu'est-ce qu'il lui prenait ?
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Raj Karamé
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MessageSujet: Re: ma nébuleuse   ma nébuleuse EmptyMar 23 Juin - 0:59

décembre 2011
Dans le petit appartement de Maobit l’ambiance est bercée par le ronronnement du vent emportant dans son sillon des milliers de flocons de neige qui viennent s’abattre sur les vitres en simple vitrage dans un cliquetis incessant. Un monde parallèle sépare l’intérieur douillet et chaud de la chambre à l’hostilité de la température au dehors. Vos corps nus enlacés sur les draps en siècle, dans cet appartement aux allures de studio d’enregistrement à petit budget, donnent l’impression d’une représentation street du Baiser de Klimt. La poitrine d’Alva sur ton torse, elle te regarde de ses grands yeux qui ressemblent à deux pleines lunes d’hiver, tellement bleus que l’on s’y noierait ou peut-être même se laisser tenter par une gorgée. Elle te contemple quelques secondes en fronçant les sourcils et s’arrête un moment. Qu’est-ce qu’elle peut être belle putain. T’as une crotte de nez Raj. Pris au dépourvu, tu la repousse vite en hurlant. Wow wow wesh! Vexé comme un pou, tu t’assoies sur le rebord du lit en frottant ton nez rapidement. Ses bras viennent entourer ton torse et elle dépose un baiser sur ton épaule, ses cheveux frôlant ta peau nue. Sans t’offenser ma beauté. Tu souris. Connasse.
C’est ce que tu aimais dans votre relation, sa spontanéité, sa simplicité, dépourvue de concessions et d’engagement. Tu adorais. Alva était le genre de fille que t’avais toujours rêvé de trouver, une panthère brésilienne plus caliente que le soleil itself, au tempérament loin d’être similaire à toutes les gazelles de son âge; elle n’attendait rien de toi, pas même un message le lendemain d’une partie de jambes en l’air et encore moins une exclusivité quelconque et ça, ça te faisait foutrement vibrer. Tu aurais même pu en tomber amoureux tant elle se perdait dans sa perfection. Tu te surprenais même des fois à refuser quelques avances de filles un peu trop volages parce que tu savais que quelques jours plus tard tu allais effleurer le corps de ta féline dont tu voulais garder toute la saveur. Si à l’époque tu avais su...

aujourd’hui.
Elle part dans un monologue sur le bon traitement de ton fils par sa nouvelle belle-maman et le fait que jamais Ô grand jamais son nouveau mec ne prendrait ta place, il ne manquerait plus que ça en même temps. Tu ne veux pas paraître désagréable et tu te rends compte que tu es en train d’agir comme un gros con, alors tu te contentes de l’écouter calmement en implorant le ciel pour que la conversation s’écourte le plus vite possible. Tu hoches de la tête et là, tu réalises la chose la plus incompréhensible de toute ton existence sûrement; vivement tu lui donnes une petite tape sur l’épaule en lui souhaitant une bonne soirée avant de tourner les talons. Tu la plantes là, comme une vulgaire nana de bas-étage. Tu sais que c’est une erreur et tu t’en rends compte tellement vite que ce n’est pas vers tes potes que tu te diriges (qui te tailleront trop rapidement sur la scène dont ils n’ont pas manqué une miette, sans le son sûrement, mais les gestes étaient les plus importants là) mais à l’intérieur, comme une réalisation de ton rêve précédent.
Dans la maison, l’air est moite et désagréable à inhaler, ça sent la bière et le corps qui s’est trop défoulé, l’aristocratie du lieu jure avec ce qui s’y déroule; entre les parfaites lignes de cocaïne qui s’engouffrent dans des nasaux délicats et les mains baladeuses sur les sofas Hohenstaufen. Agacé par ta propre personne tu transfères ça sur les gens qui te bloquent le passage en les poussant pour qu’ils se dégagent. Un mec te traite de connard, tu ne réagis pas parce qu’il a raison après tout et tu ne voudrais pas de scandale, du moins pas tout de suite. T’as envie de te mettre des gifles. Rapidement tu te faufiles dans les escaliers qui mènent aux étages supérieurs et sans trop savoir où tu te diriges, tu ouvres des portes et des portes. Dans la première, un mec se fait sucer par une grosse dondon que tu crois reconnaître comme étant ta voisine lorsque tu étais plus jeune, dans une suivante, une scène à peu de choses près similaire et dans les autres un ballet incessant de prise de dose façon jeunesse clichée berlinoise. Ces gens te font horreur, encore plus que toi à ce moment précis. Finalement, tu trouves une chambre qui n’a pas encore été salie par des ébats crapuleux, au fond une baie vitrée: tu traverses la pièce déterminé et ouvre à la volée la porte fenêtre. Une immense terrasse en bois entourée de part et d’autres par de la verdure, un délicieux bruit de fontaine remplace la musique crade que tu as bouffé toute la soirée. Pour la hauteur, la vue est magnifique; au loin, tu peux même apercevoir l’Alexanderplatz. La ville vit à travers les lumières des rues et des habitations, le spectacle est à la hauteur de tes espérances et l’endroit est propice à la seule chose que tu veux avoir dans ton esprit à ce moment même: un gros joint pur. Tu te laisses tomber sur le canapé d’extérieur (sûrement plus confortable que celui de ton propre appartement) et t’affaires à tes occupations.
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Alva Serrano
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MessageSujet: Re: ma nébuleuse   ma nébuleuse EmptyMar 23 Juin - 3:38

Ma nébuleuse

Ca y est, elle lui avait dit ce qu'elle pensait. Elle espérait maintenant qu'il se décoince pour qu'ils se remettent à discuter. Mais nada, pire même. Alva, elle a à peine le temps de cligner des yeux, que Raj lui envoie une petite tape sur l'épaule et qu'il tourne les talons. Et en plus, il lui souhaite une bonne soirée. ll l'abandonne comme ça, comme si elle n'était personne pour lui. Les sourcils froncés, Alva elle est pas fâchée, elle est juste perdue. Bon, peut-être que si, un peu : elle est vexée qu'il l'a traite comme il l'aurait fait avec l'autre biatch qui se cure les dents avec sa paille à croire qu'elle a pas soif mais faim. Non Alva, elle est la mère de son fils, elle mérite pas ce traitement. Surtout quand elle a rien fait de spécial. Elle arrive pas à suivre ce qui se passe. Puis après elle se sent idiote, au milieu de ces gens, devant les potes de Raj qui l'observent avec des sourires narquois. Elle, elle le cherche des yeux, elle le voit se glisser dans la maison, au milieu des gens comme s'il savait précisément où il allait. Puis Alva elle a des flashs de trois-quatre ans en arrière. Quand ils étaient bons vivants, insouciants et surtout encore proches.
Elle hésite pas une seconde, et se lance à sa poursuite comme dans un film romantique pour ado. Sauf que Raj et elle n'ont rien d'un couple. Alva elle ignore ses talons qui lui lacèrent les pieds, elle ignore la douleur, les gens autour, l'odeur. Elle garde les yeux fixés sur sa casquette qu'elle reconnaîtrait parmi mille. Elle repousse les gars qui la choppent par les hanches, qui se collent à elle comme des sangsues. Il ne sont que des obstacles l'empêchant d'atteindre son but; le retrouver et lui demander des explications. Parce que clairement, Alva voyait pas ce qu'elle avait bien pu dire de mal. Et elle ne voulait pas rester dans cette situation. Alors quand elle le voit prendre les escaliers, après avoir marché difficilement, elle retire ses talons et grimpe les marches deux par deux. Il ne lui échappera pas. C'est trop facile. Elle arrive à l'étage, elle le voit s'engouffrer dans une pièce au fond du couloir. Haletante, elle pose ses mains sur ses hanches en murmurant un juron. "Putain." Donc c'est ça, il préfère aller tirer son coup que de parler avec elle de leur fils. Il allait l'entendre. A ce moment là, elle s'en foutait carrément d'interrompre une partie de jambe en l'air. Fallait clairement qu'il revoie ses priorités. Qu'elle les lui rappelle.
Alors elle se mit à courir, comme Rose vers Jack. Bon d'accord, la comparaison n'était sans doute pas adaptée, surtout qu'elle ne comptait pas l'embrasser mais lui foutre une gifle afin de lui remettre les idées en place. Alva arrive devant la porte. Sa main sur la poignée, le coeur battant. Peut-être qu'elle n'allait pas aimer ce qu'elle allait voir. Sans aucun doute même.Qui aimerait voir son ancien plan au lit avec une autre ? Surtout quand ce dernier est aussi le géniteur de son bambin. Inspirant longuement, elle se décida finalement, et ouvrit la porte à la volée; bien décidée à lui faire passer l'envie de baiser. Mais le lit est vide. Fait. La chambre est vide.
Puis Alva elle remarque la porte vitrée donnant sur une terrasse ouverte. Tiens, ils se la jouent Jane et Tarzan ? Elle fonce alors, sans réfléchir, ses talons elle les laisse tomber sur le sol, et se retrouve sur la terrasse. Elle regarde à droite, rien, du mobilier, mais vide. Elle n'entend pas de gémissements de chaudasse en chaleur non plus. Puis elle tourne la tête à gauche et le voit là; installé dans un canapé qui a l'air d'être plus que confortable, tranquillement entrain de se confectionner un joint. Alors toujours pieds nus, Alva elle s'approche, se poste devant lui. "Tu te fous de ma gueule Raj ? C'est quoi ton problème ? T'attends une chienne à baiser c'est ça ? T'es vraiment qu'un p'tit con. Tu pourrais faire passer Elie avant ta queue, ce serait cool hein !" Elle débite tout ça d'une traite, sans lui laisser le temps de l'interrompre. Ses yeux bleus sont illuminés par une lueur colérique, qui ne représente même pas le quart de ce qu'elle ressent à cet instant. Son sang bouillonne. Elle inspire, expire. Lentement. Mais ça ne la calme pas pour autant.
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Raj Karamé
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MessageSujet: Re: ma nébuleuse   ma nébuleuse EmptyMer 24 Juin - 18:39

Le contact de la zeub au creux de te main te fait frémir car elle te rappelle à quel point tu vas savourer ce zdah. C’est celui qu’il fallait. La beuh avait cette vertu commune à chacun: elle apaisait. Au début, quand tu t'étais mis à la fumette, c'était simplement pour te la raconter, faire comme les grands de la cité. T’avais pas plus de 14 ans et tu trainais en jogging, les vieilles Air Max de ton frère ainé Nael aux pieds; ton joint mal roulé au bec et tes rêves plein la tête. Au final, ton manque de jugement s'était retourné contre toi et tu avais fini dépendant. Tu ne consommais plus pour se donner ce petit air de chien sauvage, mais simplement pour combler quelque chose qui te manquait. Si tu ne fumais pas, tu avais ce vide en toi qui grandissait inlassablement au fil du temps. Tu n'étais pas à un stade où tu aurais pu tailler une pipe à ton dealer façon Menace II Society pour un 20 balles, mais merde, tu ne pourrais t’en passer.

Derrière-toi, silencieuse, tu sens une présence. Tu n’as pas besoin de te retourner pour savoir que c’est Alva qui t’a suivi jusque ici. Tu ne sais pas quelle aurait été la meilleure alternative de toute façon: rester comme ça, sans nouvelles d’elle et ajouter une étiquette "affaire classée" à cette histoire, ou au contraire, te mettre à poil. Elle se fout devant toi et commence à t’engueuler comme une mère l’aurait fait à son prépubère en pleine crise. Tu soupires et allume ton pétard. La première bouffée et la meilleure, comme un défibrillateur elle parcourt ton corps entier, ton visage se décrispe, tes yeux se ferment. Tout en recrachant la fumée âcre par le nez: C’est pas ce que tu crois Ava. Ava. Ça faisait des années que tu l’avais pas appelé comme ça et dans ta bouche ça avait sonné comme une réminiscence du bon temps. Quand tu n’étais qu’un jeune insouciant, sans attaches, qui pouvait dire "merde" à Berlin à tout moment, lui faire un bras d’honneur et tirer sa révérence. Avant tout ça. Tu retires une barre. C’est vachement compliqué pour moi en ce moment.. T’as pas envie qu’elle réponde, qu’elle te demande des explications sur ton récent comportement et tout ce qui va avec. Tu veux juste la planter une nouvelle fois, prendre le volant de ta merco 300 et rentrer chez toi. Ton comportement pue la merde, t’as l’air d’un sacré con.
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Alva Serrano
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MessageSujet: Re: ma nébuleuse   ma nébuleuse EmptyMer 24 Juin - 22:52

Ma nébuleuse
Il fut un temps, où Alva était une jeune étudiante insouciante, travailleuse et calme. Difficile à croire en la voyant s'énerver de la sorte devant Raj. Mais c'est bel et bien vrai. C'était au temps où elle avait encore des rêves pleins la tête, les yeux pleins d'étoiles. Au temps où elle se voyait médecin et pas boniche. Mais les bouquins, les cours de biologie cellulaire ça a beau être intéressant, ça devient vite lassant. Alors dans la bibliothèque surchauffée où même respirer semblait gêner la concentration de certains, là où les murs étaient placardés d'affiches disant "Premières années, bossez plus parlez moins", elle s'y sentait crever à petit feu. Alors elle déposait son crayon, enlevait ses lunettes et regardait par la fenêtre. Et là, elle revivait en imaginant. Elle voyait ces filles partir avec ces mecs en riant pour rien, leur piquer leurs joints. Elle imaginait là où ils allaient, ce qu'ils allaient faire. Elle vivait par procuration. Puis un jour elle les a rejoints, ce fut le début de la fin.
Alva elle est postée là, devant lui, à la quête de réponses qui n'arrivent pas. Elle ne décolère pas. Elle scrute Raj qui est tranquillement fumer, faire ce geste qu'elle l'a vu reproduire des centaines de fois. Et pourtant elle le trouve toujours aussi attirant, sans doute que cette impression ne s'en ira jamais. Elle est condamnée à se contenter de le regarder. Une vitrine de pâtisseries sur laquelle elle a les mains plaquées. Elle allait repartir de plus belle dans sa folie, l'insulter encore. Mais il l'appelle par ce nom, que lui seul se permettait de prononcer. Alors presque immédiatement elle sent ses épaules s'affaisser, ses traits durs se radoucir. Puis son ton est calme. Peut-être qu'effectivement, ce n'est pas ce qu'elle croit. Elle s'en sent presque conne. Sans un mot, elle vient s'installer à ses côtés. Alva elle pose sa tête sur son épaule en scrutant le paysage berlinois. Elle a l'impression d'être dans un autre monde. "Fais tourner." Dit-elle en tendant les doigts. Rien de plus, elle ne demande plus d'explications. Il a sûrement déjà des problèmes pour qu'elle vienne encore le faire chier.
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Raj Karamé
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MessageSujet: Re: ma nébuleuse   ma nébuleuse EmptyJeu 25 Juin - 18:33

Sans dire un mot, elle s’installe à côté de to, se collant à toi, elle vient poser sa tête sur ton épaule. Elle ne demande rien et reste muette. C’est ce que tu avais voulu et t’en es presque soulagé. Elle semble calmée, toi aussi t’es calmé, tu commences à sentir tes paupières piquer et ton corps se ramollir. Elle tend ses long doigts manucurés. Alva avait des mains magnifiques. C’est bête, mais tu les avais toujours trouvé sexy et quand à l’époque, vous couchiez encore ensemble, tu avais pris l’habitude de les embrasser comme si elle avaient été baguées de dizaines de pierres précieuses. Fais tourner, qu’elle te dit. Tu prends une dernière barre et lui tends ton zdah roulé avec finesse. C’est toi qui l’avais initiée à la fumette, tu lui avais appris à fumer comme un bonhomme et à pas se laisser prendre par derrière par la beuh. Vous vous enfumiez le crâne continuellement quand vous étiez ensemble. Qu’est ce que tu pouvais aimer ses moments. La voir tirer sur ton joint avec dextérité te rends fier, comme un père qui aurait réussi à faire rouler son gamin sans les petites roues et ça te fait même esquisser un sourire. Ses cheveux frôlent ton avant bras et la pression de sa tête sur ton épaule te plait. Tu adores. Tu ne sais pas si le moment doit être altéré par des bavardages ou non, t’as envie de dire plein de choses mais en même temps, tu ne veux pas tout gâcher. Alors tu te terres dans ton silence et contemples la vue qui s’offre à vous en savourant la chaleur d’Alva à tes côtés.
Vous vous faites tourner le joint jusqu’à ce qu’il ne reste plus que le toncar, que tu finis par balancer par dessus la balustrade. Le mutisme est toujours maître de la situation. Tu soupires et elle s’enlève de ton épaule. Le regard toujours plongé dans Berlin, tu lances d’une voix feutrée. Ça te manque pas des fois quand on était bien tous les deux? ... Fin... notre relation je veux dire. Tu ne sais pas si c’est une bonne idée d’avoir sorti ça, elle va peut être le prendre comme une demande en mariage limite et tu n’as pas envie de te prendre un stop, du moins pas tout de suite. Tu ne sais même pas ce que tu cherches. Pour la première fois de ta vie, tu as peur d’autre chose que de toi-même.
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Alva Serrano
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MessageSujet: Re: ma nébuleuse   ma nébuleuse EmptyJeu 25 Juin - 19:43

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Quand Alva repensait à la première fois qu'elle avait fumé, un soir de semaine chez Raj, elle avait simplement envie de ricaner en voyant son reflet de jeune demoiselle en quête de sensations et avide de tester ses limites. Elle était simplement ridicule. Elle n'arrivait pas à inhaler au début, elle crapotait. Puis la première fois qu'elle réussit, elle avait été tellement remuée qu'elle était restée allongée aux côtés de Raj à rigoler à chaque phrase qu'il prononçait. C'était une sensation incomparable, comme elle n'en avait jamais vécu. Depuis, elle y était accro. Pas à la drogue même si elle aidait, mais à Raj et à cette sensation de plénitude qu'il lui procurait. Elle sourit bêtement, sa tête sur son épaule alors qu'ils finissent le joint comme à l'époque. Alva est en plein rajatrip. Elle ne veut plus le quitter, elle veut rester là éternellement. Elle veut le retrouver tous les jours. Vivre ça tous les jours.
Mais le joint se termine; malheureusement. Le début de la fin. Bientôt, elle devra rentrer. Les effets du joint sont toujours là, mais elle en veut plus. Elle a besoin de plus : du joint et de Raj. Elle a besoin de le toucher, de sentir son odeur, de sentir son regard brûlant sur elle, qu'il la fasse fondre comme il le faisait. Elle veut regoûter ses lèvres jusqu'à ce qu'elles soient gonflées. Comme un bonbon qu'on suçote tellement qu'il fait mal au palais, mais qu'on ne se résout pas à avaler. Un moment de flottement après qu'il ait pris la parole. Que répondre ? Mais elle plane, alors les mots coulent de source. Il la connaît mieux que personne, mentir ne servirait à rien. "Si, tout le temps." Elle est rassise droite contre le dossier du canapé, elle regarde l'horizon, puis replie sa jambe droite sous sa cuisse. Pas très féminin, on voit peut-être sa culotte, mais elle s'en fiche. "Mais, on peut pas se permettre de vivre dans le passé."

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Raj Karamé
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MessageSujet: Re: ma nébuleuse   ma nébuleuse EmptySam 27 Juin - 0:16

Sa réponse, à la douceur d’une caresse te crée un noeud dans le ventre. Très vite, elle ajoute cette phrase qui a l’effet d’une gifle "on ne peut pas se permettre de vivre dans le passé" elle n’a pas tort. Tu t’attendais à ça de toute façon. Inconsciemment, tu aimerais te poser avec elle, tu te l’étais déjà dit, elle avait tout ce que tu voulais chez une fille, la personnalité, le physique (bien que sans réelle importance, mais wow, regardez cette bombe) et bien entendu, c’était la mère de ton fils. Tu t’allumes une clope. La fumée coule dans tes poumons encrassés.
- Je pense tout le temps à toi, surtout depuis que t’es avec ce type. Au début, ça me faisait chier par rapport à Elie, mais j’me suis rendu compte que j’me voilais juste la face parce qu’en fait, ça m’rend malade d’imaginer quelqu’un d’autre te toucher.
Comme un dégueuli de parole, gras, lourd, qui mettrait mal à l’aise n’importe qui et pourquoi, il sort de tes belles lèvres retroussées. Au moins maintenant, c’est dit.

ps: désolée de la qualité du rp, j’ai honte de moi, clairement.  ma nébuleuse 2068631025  


Dernière édition par Raj Karamé le Sam 27 Juin - 8:45, édité 1 fois
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Alva Serrano
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MessageSujet: Re: ma nébuleuse   ma nébuleuse EmptySam 27 Juin - 5:33

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Alva devait rêver. Oui, son subconscient devait lui jouer des tours, accompagné de son petit compère qu'était la drogue dans ses veines. Ils la bousculaient, la faisaient tourner sur elle-même pour qu'elle perde tout sens réel. Elle arrivait à peine à réaliser : que tout ce qui se passait, cet instant précis comme elle l'avait imaginé des tonnes de fois, revécu encore et encore dans son esprit; était réel. Alva elle était bel et bien assise à côté de Raj. Ils venaient en effet tous le deux de fumer un joint. Il venait aussi de lui dire qu'elle lui manquait. Qu'il se livre de cette façon là troublait. Jamais il ne l'avait fait auparavant. Sourcils froncés, la brune scrutait le vide. Était-ce vraiment la vérité, la vraie et seule ? "Je..." Mais sa phrase se noya dans les eaux troubles qu'étaient ses pensées. Seconde tentative.  "Je... Tu peux pas me dire ça là, aujourd'hui Raj. J'suis pas un putain de jouet totalement à ta merci. Faut que je rentre. Salut. Trop pour un jour, trop pour un soir. Alors Alva se leva, chancelante, retourna dans la chambre et remit ses talons. Elle ne pouvait pas le voir davantage, elle était juste paumée. Sa pochette dans les mains, elle descendit les escaliers avec précaution. Puis elle quitta cet univers dantesque, ne serait-ce que pour quelques heures.
HJ: C'est pas fameux moi non plus donc tqt !
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